Chants du desert

                I.
En toi s’est deploye un desert profond,
Celui qui sait trop — et se tait sans facon.
Le sable sous tes pas murmure a demi-voix :
« Maintenant, sois. Reste la. Reste Toi. »

Tu regardes l’horizon — il respire, immobile,
Un souffle lent souleve la poussiere si fragile.
Les grains brillent alors, fremissant dans le vent,
Comme mille feux secrets, nes de ton coeur vivant.

C’est toi, cette clarte qui jamais ne s’efface ;
Elle se fait seulement plus profonde, plus lisse, plus tenace.

Et si, un jour, quelqu’un vient vers ta solitude,
Qu’il entre chez toi comme dans l’amplitude.
Qu’il s’assoie simplement, sans vouloir te troubler,
Et qu’ensemble, en silence, vous laissiez l’;me voyager,
Comme deux etoiles perdues pretes a se retrouver.

https://youtu.be/UADmUxPt4JI?si=-wYhfl9mbfk2Gc4C

         
               
                II.

Le soleil penche lentement vers le couchant,
Les ombres s’allongent, le sable est doux et flottant.
Tu marches sans fatigue, habitue ; l’infini,
Cet espace qui sait tout et garde tout sans bruit.

Tu t’arretes devant un cactus solitaire,
Ton seul interlocuteur dans ce vaste d;sert.
Il existe simplement, comme toi tu existes,
Et dans ce silence, nul vide ne subsiste.

Un espace ou les etoiles de ta memoire croissent,
Ou ton coeur ouvert voit, sent et recoit sans effroi,
La lumiere et l’ombre, en parts egales, s’embrassent,
Et les pensees glissent entre tes doigts, sable fugace.

Quand la nuit tombera, les etoiles seront ta carte,
Et la lune, paume douce, sur ton epaule s’ecarte.
Le desert interieur t’apprend l’art d’etre,
Simplement, pleinement, sans rien a promettre.

https://youtu.be/e6hEvSvpx7M?si=xGh16PLZ_G8EoyNz


            

                III.
           La Naissance du Jardin

Le matin surgit, soudain, dans le desert aride,
Le premier rayon rechauffe la terre vide.
La nuit s’efface doucement, comme si de rien n’etait,
Et la ou regnait sable et secret discret,
Pointe un germe fragile, presque invisible,
Vers la lumiere il tend, sur et indicible.

Tu te penches, le touches, il vit sous tes doigts,
Quelque chose en toi fremit et se deploie.
La vie revient, douce, simple et naturelle,
Tu avances pas a pas dans l’air qui etincelle.

A chaque pas, des pousses vertes apparaissent,
Eclats de sens ou l’ame se laisse.
Le jardin croit, non pour etre admire
Mais parce que tu n’es plus desert, mais terre sacree.

A midi l’ombre du premier arbre s’etire,
Tu t’appuies au tronc, et la force respire.
Elle est tienne, oubliee mais toujours la
Et un sourire silencieux eclaire tes pas.

Le soir, les lucioles dansent au-dessus du jardin,
Petites flammes d’un monde nouveau, eclat divin,
Tu t’assieds, et pour la premiere fois depuis longtemps,
Tu n’attends rien : tu es, simplement, pleinement.

Dans ce simple "etre", sans masque ni detour,
Reside ta liberte, sacree pour toujours.

https://youtu.be/d7lNYmpY0OE?si=fz3lnXPtHfci4qBl


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