Le r ve des pivoines

Dans le cristal, comme en des gouttes d’aurore, 
Nagent les r;ves roses des p;tales l;gers. 
Le murmure soyeux des corolles encore — 
Un printemps oubli; qui ne veut pas changer. 

Le soleil, tel un peintre ; la main dor;e, 
Caresse leur ;clat d’un rayon incertain. 
Chacune est un secret, une aube nacr;e, 
Un arc-en-ciel pris dans les brumes du matin... 

Elles tombent sans bruit, comme des plumes d’ange, 
Sans regret, sans effort, dans leur danse sans fin. 
L’heure est douce, le monde un divin m;lange — 
Rien que tendresse et paix ; mes pieds de satin. 

Je ferme les yeux : soudain, l’air s’embaume 
De pluie chaude et d’orage aux parfums d’autrefois... 
Les pivoines rient, ;closent comme un baume — 
Enfance flottant dans l’eau fragile des bois. 

Qu’importe si la neige aux carreaux se d;cha;ne, 
Si les ann;es s’enfuient comme feuilles au vent — 
Ici, maintenant, leur lumi;re est sereine, 
Mes pivoines-fleurs dorment, gardant mon printemps. 


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