Fragment de vent

Voila plus de dix jours que la maladie frappe a nouveau. O, ce n est pas qu elle m aie vraiment jamais quitte. Mais cette fois-ci, c est different. Elle ne provoque pas tant de douleurs, mais juste une legere toux et des ecoulements de nez assortie d une grande fatigue. J ai perdu le sens du gout, de l odorat. Je n arrive plus a penser, a reflechir. Je n arrive presque plus a parler russe sans devoir faire des efforts surhumains. Meme reflechir dans ma langue natale est un fardeau. Ma memoire s efface. C est comme si mon ame s evaporait lentement. Parfois, j ai l impression que ma conscience est entrain de disparaitre et que d une seconde a l autre, je pourrais ne plus etre.
Aujourd'hui soir, je me suis rempli de musique cosaque pour me sentir a nouveau vivant. Oui, cela peut sembler etrange. Je suis ne loin, sur un autre continent, dans une autre culture, je suis fortement metisse, mais cette musique plus qu aucune autre parle a mon coeur. Je la sens vibrer en moi jusqu au plus profond de mon etre. Chaque molecule de mon corps tremble a son ecoute. J en pleure.
Curieusement, quand je fredonne ou chante cette musique, le timbre de ma voix arrive a trouver le diapason. Je ne fais plus qu un avec cette musique. Bien sur, il faut que ma sante et mon ame le permettent.
Parfois, je reve que je suis en Ukraine et que par hasard je tombe sur une personne qui connaisse la genealogie de ma famille, qui me xplique qui etait mon arriere-grand-pere...
Je sais... Ce n est pas grand-chose, ce n est rien, mais pour moi, c est si important.

Je remercie Dieu de m avoir permis d ecouter ces melodies aujourd hui.
Perdu quelque part dans les airs, comme sur une feuille soufflee par le vent, je me suis senti vivre et danser au rythme de ces notes familieres.

J espere que cette culture existera encore jusqu apres ma mort.
Je vous souhaite de la conserver, de continuer a la faire vivre.
Elle est si belle, si profonde, si riche.


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