Le drapeau

Il fut un temps
Quand flottait notre drapeau
Dans le vent
L’emotion nous hissait bien haut…

Meme enfants,
Nous voyions dans ce noir
De l’ere d’antan
Une triste, sombre histoire

Durant plus d’un millenaire
Sous des royaumes divers
Notre famille separee, dechiree
Par d’avides appetits etrangers

Mais un beau jour d’automne
Defiant la grisaille qui tonne
Un vent puissant se mit a souffler
Et le soleil commenca a briller !

Balayant la frontiere, le servage, les obscurs nuages des figures
Brisant les barreaux de notre peuple en otage, les fers de la dictature
Les collines en peine se jeterent dans les bras des plaintes du Nord
Pleines de joie, elles s’embrasserent, et calines, se tinrent tres fort !

La Brabanconne emplissait les rues
Les coeurs a l’unisson battaient en fete
Le bonheur s’affichait aux guinguettes
L’amour en fleur diffusait ses vertus

Peu importe la langue, quand nous regardions notre drapeau flotter dans le ciel, c’est toute notre histoire qui defilait…
Le noir d’un sombre passe avait laisse place a la dorure jaune du soleil, et notre present, rouge comme l’amour de la vie, confiant, voguait vers un bel avenir.



Aujourd’hui, je dus faire examiner la voiture et me rendis a Vise. Oui, un morceau du systeme d’echappement s’etait detache. C’est le genre de chose qui arrive aux vieilles montures. Je profitai de l’attente pour faire une balade.
La radio avait annonce une tempete pour la soiree. Le vent grognait deja et notre plafond gaulois menacait encore de tomber. Quand soudain sur une petite place, peu plus haut, j’entendis une toile claquer ! Je levai les yeux : c’etait notre drapeau !
Il etait la, hisse a cote de l’eglise grise aussi vide qu’une tombe. Comme un chien retenu en laisse, affame, il s’agitait, aboyait ! Il semblait ne plus pouvoir attendre que son maitre le lache afin de prendre en chasse la proie qui s’echappait a l’Est.
L’atmosphere et l’actualite me firent alors repenser a une triste page de l’histoire de cette petite ville ; quand l’envahisseur fasciste entreprit de faire croire a ses habitants que le pretendu agresseur francais avait attaque l’Allemagne, et qu’il fallait alors qu’ils abaissent le pont pour qu’ils puissent venir les proteger. Ceux qui resisterent furent elimines.
Tout se mela dans ma tete, l’emotion fut si intense qu’il fallut que je me resigne encore une fois a ecrire…


Drapeau, o mon drapeau!
Qu’as-tu a aboyer au vent
Pourquoi si fort, si haut
Montre-tu de telles dents ?

Vois ce noir se deverser sur ton coeur de soleil
Ils se melangent, entachent ton esprit de peste brune
Sur ton museau degoulinent des gouttes vermeilles
Tu aboies comme le marteau qui frappa l’enclume !

Ce n’est pas de l’Est
Que vient l’ennemi
Mais bien a l’Ouest
Qu’on nous a trahis

Cesse de tourmenter ceux qui autrefois nous rendirent la liberte
Il n’y a pas de gloire a se faire l’esclave d’un maitre devoye

Delivre-toi plutot de tes liens, de cette obscure emprise
A laquelle tu demeures encore attache
Il n’y a pas d’espoir quand le coeur grogne de desirs avides
A ta maniere, tu mimes le tyran du passe...


Mais que s’est-il donc passe pour en arriver la ?
Je sais, le ton est classique et solennel, il ne plait pas a l’epoque, mais l’heure est si morne et si grave que je n’en vois pas d’autre qui convienne pour decrire une telle tragedie.
Je sais, on me prendra pour un original, un fou, mais il faut bien que je me fasse a cette idee.
C’est vrai, je ne suis rien ni personne. Je suis mort a l’age de quatre ans, je suis revenu du pas de la porte, et je ne sais pas pourquoi. Tres juste, mon histoire rappelle aussi celle de mon pays, et certains y verront logiquement une projection.

Abuses par un imposteur, un faux Pierre – pere indigne - comme presque tout l’Occident, nous avons ete degoutes d’aller aux clochers pour y entendre resonner le sens de la vie.
La place vacante, evitant surtout de se faire reperer, l’adversaire seculaire de la foi insuffla alors sa « propre » spiritualite dans les narines de notre esprit evide. 
Tel un amant cache, il prit la mere-nation delaissee par le bras, dans une profusion artistique, emmena l’Europe sur les marches invisibles de sa pyramide : cartomancie, necromancie, magie, philosophie, psychologie, sociologie, economie, science, technologie – tant de savoir - afin d’atteindre le sommet du pouvoir et d’y celebrer notre hymenee : du haut de la nouvelle tour de Babel - toiser le reste de l’humanite, defier les lois du Ciel.
Avec son regard petillant, impetueux, il nous dit : « Envole-toi avec moi sur les ailes du desir et je te donnerai le monde, l’eternite. Saute ! Deviens mienne, rien ne pourra nous arreter ! 
Entraines dans de vains combats pour une fausse idee de la liberte, nous nous lancames aux quatre coins de la planete a bord des nefs imperiales du frere d’Amerique.
Nous refusions et refusons toujours mordicus de comprendre, de voir que ce n’est pas vers le haut qu’il nous entraine, mais bien vers le bas. 
Ce n’est pas l’autel du bonheur qu’il nous proposa mais bien celui du sacrifice : celui de notre ame pour un paradis ephemere, factice, ou poussent les fleurs du mal, s’exhale la puanteur, fait de vers et de vices.
Ici – Grand-Orient, outre-Atlantique – Illuminati, ils diffusent les tenebres dans les esprits.
S ils se nomment Grand Orient, ce n est pas un hasard car c est de l Orient que reviendra le Christ et ils veulent occuper sa place. S ils s appellent illuminati, ce n est pas un hasard, car a la place de Dieu, ils ont pour but de nous illuminer. Si les rites du Grand Orient font reference a l egypte, ce n est pas un hasard, car contre l Egypte et ses faux dieux, Dieu etait entre en jugement.
Le blitz est total : desormais, comme lui, tous les medias, parlent la meme pensee. C’est le Saint-Esprit inverse.
Oui, c’est ainsi que la loge et ses clones-satellites batissent, nous faconnent.
Maintenant, notre civilisation commence a tomber et nos joues eprouvent le froid de la chute. Mais en bas, ce n’est pas les anges qui nous attendent…Sous notre regard inquiet, s’entrouvre a notre insu la gueule abyssale de l’enfer. 

Oui, il serait temps de se souvenir de Dieu…
Et moi, de prier davantage pour la Belgique.


Seigneur, fils de Dieu, aies pitie de nous, pauvres pecheurs.







 












 


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