Grand pere et les oiseaux blancs

Cher homonyme, j ecoute une de tes sonates et il me semble qu a travers ta melodie, je distingue la lumiere filtrer a travers les feuillages tard au printemps ou au debut de l ete, si calme et si joyeuse... mais ensuite brusquement, que se passe-t-il donc?! Les notes s affolent, se bousculent! Quel drame se passa donc la? Plus loin, les doigts tombent plus lourdement sur le clavier en de graves sonorites...
O! Comme je connais ces emotions calmes, puis vehementes, ce tumulte qui souvent m agite... Quand j ecoute tes oeuvres, il me semble etre chez moi, a l interieur de moi-meme. A entendre ta musique, il me semble te connaitre, comme si nous etions de la meme famille.
Toi qui parlais si bien le francais, je ne pourrai jamais en dire autant de mon russe, et encore moins de mes dispositions...

Et de me souvenir avec tendresse de ce samedi apres-midi.
Mon grand-pere m avait promis de me montrer quelque chose. Je l attendais impatiemment dans le salon. Chaque minute semblait durer des heures, et les heures me bercerent jusqu au gouter du sommeil...
Soudain, j entendis la porte s ouvrir, et je le vis. Il avait une mine solennelle et tenait quelque chose de fin et large sous le bras.
Avec grande precaution, il ouvrit l emballage; ses yeux brillaient, les miens aussi.  Il me dit: "maintenant, je vais te faire ecouter de la grande musique! Il faut ecouter avec attention!".
Sur la pochette, il y avait comme un etendue d eau et de grands oiseaux blancs - majestueux!
Comme l on tient un nouveau-ne, delicatement, il posa le disque sur la piste et le diamant commenca a parcourir les sillons. Le temps s evanouit dans une envolee de notes enchantees! Ma peau en fremit et je me sentis enfin dans une contree familiere, au foyer, dans ce monde oublie, de Russie, du passe...

Merci grand-pere, pour ces tendres moments... Brillent dans ma memoire ton ame et ces notes d argent...

Merci a toi, mon Dieu, de me les avoir donnees...


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