Priere et reveil originel

Mon ange...

Aujourd'hui, a nouveau je me reveille comme un poisson suffoquant sur la plage, la gorge gonflee, dans un spasme, pour happer l air ...

Comme d habitude, la nuit fut pour moi comme une longue traversee qui m epuisa plus que de me reparer.

Curieuse vie que de revivre chaque jour le premier souffle de la naissance, le premier contact avec le monde - stresse.

50 ans de matins de chagrin a serrer les poings, a chercher des levres l air comme des mamelles, un remede, un endroit ou respirer...

J ouvre les yeux, et que vois-je? Quelle est ma premiere image? Non pas un regard tendre, non pas la rondeur d un sourire mais a la place: les aretes pointues d immeubles imposants et gris, qui me devisagent avec leurs sourcils fronces, me  decochent leurs traits, qui sans parler avec mepris semblent me dire: "Qu'est-ce cela? Encore une bouche a nourrir! Ote-toi de la! Toi, le malade que nous ne pouvons supporter!"

Oppresse, ecrase par le decors, je ferme les yeux sentant la fin venir... Mais pourtant affame de vivre, mon ame part a la derive, s envole ... pour une rive sans pierres, ici je saigne, pour une cote d amour, jeter l encre, respirer encore...

Sous le soleil, la fraicheur du matin tapote sur ma peau un refrain joli, de petits picots alanguis, des petits becots de vie...
Par les champs verts qui scintillent, la rosee entame la toilette du pelerin, baignent mes pieds dans la vie, me remplit de vigueur.
Je redresse la tete, plonge le regard dans son profond azur - mon ciel bleu.
Et c est la, quelque part en Slavie, que je la retrouve, comme descendue de l arbre de vie, mon petit ecureuil enjoue, devoue.
Deux petites mirettes brunes, le coeur en fete, loin de loin de ma lagune, et le reste de la vie pour en chasser les embruns.

Dieu, a quoi Te sert un corps qui ne peut s assumer, un corps qui comme une tombe ne cesse d exhaler une funebre oraison? A quoi Te sert mon ame, si ce n est pour chanter Tes bienfaits?
Cher ange, de grace, guide mes pas vers la guerison.