Un journee legere - enfin

Dimanche – dernier jour des antifongiques ; haute dose. Je n’avais pas beaucoup dormi. Le pr;tre semblait avoir compris sa faute et ;tait pr;t ; m’aider selon ce qu’il ;crivait. Je ne pus me rendre ; Bruxelles ; l’;glise comme je le voulus. J’;tais trop fatigu;. Comment prendre la route ?
L’;nergie me revint, et je me d;cidai ; partir au Luxembourg pour faire des r;serves de carburant, et en chemin de faire le plein d’eau. Oui, l’eau de ma ville est mauvaise et celle du magasin est ch;re. Je pensais aussi m’arr;ter quelque part pour couper des orties et faire une soupe. Cette plante purifie le sang et Dieu sait comme mon corps, usine ; toxines, en a besoin. De plus, ces trajets, ces arr;ts en pleine campagne me permettent de me remplir d’oxyg;ne hors de la ville pollu;e. Je change aussi d’atmosph;re. Psychologiquement, c’est important. J’ai toujours voulu partir de l’endroit o; j’habite. Rien que du b;n;fice pour moi.
En revenant, j’eux l’id;e de m’arr;ter ; la chapelle de la butte Saint Martin d;di;e ; la m;re de Dieu des malades. Elle est situ;e non-loin de la fronti;re avec le Grand-Duch;.
L;, je vis de belles orties dans le bois autour ; aussi d;cidai-je d’en r;colter. Il venait de pleuvoir. Elles ;taient donc propres. C’est mieux de les couper en for;t apr;s la pluie. Elles sont moins charg;es de salet;s et de gaz.
Je d;sirais prier ; distance avec mon ;pouse. Je la visiophonai mais elle ne r;pondait pas. Alors, je me mis ; prier seul. Je ne sais pas pourquoi ; je me mis ; tourner autour de la chapelle : comme nous le f;mes ensemble, selon la tradition, au monast;re de Diveevo ou v;cu Saint s;raphin de Sarov. Je r;citais la pri;re ; la M;re de Dieu comme cela se fait l;-bas. D;s le d;but de la pri;re, le vent se leva. Il soufflait fort ; travers les arbres. Ce d;cha;nement donna plus de ferveur ; mes pri;res. Petit ; petit, mon ;me commen;a ; se fissurer, ; laisser s’;chapper des ;motions, des sentiments de tristesse, d’angoisse qui m’habitent constamment - chaque jour, du lever jusqu’au coucher - et quelques sanglots nerveux ;clat;rent, puis quelques larmes.
Je fis huit passages autour de la chapelle, et l’id;e me vint de lire un acathiste. Le vent tomba. Je me mis ; nouveau ; prier, et au long des paragraphes, les larmes se mirent ; couler abondamment sur mes joues ; des larmes que je n’arrivais plus ; verser, et qui vibraient parfois ; l’;tat de rire nerveux et d;sesp;r;, qui croupissaient bloqu;es en moi. 
Peu ; peu, la lumi;re filtra ; travers les feuillages, et ; la fin de la lecture, mon ;me ;tait all;g;e, d;barrass;e d’un poids.  Je pouvais ; nouveau ressentir mon environnement, la nature.
Sur le chemin du retour, curieusement, une odeur d’;corce d’;pic;as chauff;e par le soleil emplit la voiture, et ; nouveau, je pensais ; la Russie, ; Viritsa cette-fois, ; sa rivi;re et ; son ;glise en ;t;.
J’avais l’impression que l’air expuls; par la ventilation de la voiture venait directement de l;-bas !
Pour le retour, je ne voulus pas prendre par l’autoroute, mais bien emprunter les chemins de campagne pour encore profiter de l’air pur de la r;gion et aussi du paysage.
Coo ;tait sur le trajet propos; par le navigateur et le souvenir de mon grand-oncle me traversa l’esprit. Ce souvenir fut parsem; de pens;es, ou je sentais comme une tristesse chez lui par rapport ; sa vie, ses fautes. Je d;cidai de m’arr;ter ; son cimeti;re pour y prier.
Il avait voulu se faire incin;rer. Son ancienne compagne s’;tait plainte de sa d;cision. En effet, autour de ce petit square de verdure – aucun signe ne rappelait sa pr;sence. Comment prier au-dessus de quelques herbes ou les cendres de tout le monde sont r;pandues ?
L’id;e m’;tait venue bien un an plus t;t – accrocher une ic;ne au petit enclos qui ceint l’endroit. Je pris donc la belle ic;ne que je m’;tais procur;e ; la paroisse roumaine – la M;re de Dieu tenant dans ses bras notre Sauveur enfant. Cela tombait bien. Dans l’espace de rangement au-dessus du cockpit demeurait encore la bande adh;sive tr;s r;sistante que j’avais utilis;e pour fixer le r;troviseur que les Ukrainiens avaient cass;.
Elle ;tait parfaite pour l’emploi.
J’inscrivis une pri;re au dos de l’ic;ne, coupai la cordelette et la fixai ; la barre nue. C’est quelque chose que l’on fait aussi chez nous orthodoxes. Oui, contrairement ; ce que l’on pourrait croire, la cr;mation existe aussi en orthodoxie ; ; ce ci pr;s et c’est important, qu’elle n’a lieu que dans les zones fortement urbanis;es, mais cela demeure exceptionnel. C’est ce qu’un pr;tre m’a dit. Personnellement, je ne l’ai jamais vu de mes yeux, mais je veux bien le croire.
Si Mauricette est toujours vivante, ainsi, elle pourra se raccrocher ; cette ic;ne pour mieux se rem;morer mon grand-oncle ; du moins, si elle se rend l;-bas.
Ce serait bien que cette pratique se r;pande chez mes concitoyens.
C’est souvent comme cela. Il suffit qu’une personne commence. Au cimeti;re du village de mon enfance, personne ne pla;ait des pots de fleurs pour orner les tombes. Sans me vanter, il suffit que je commence pour que beaucoup d’autres tombes, beaucoup d’autres ;mes se voient offrir des fleurs vivantes. C’est mieux ainsi. La vie appelle la vie et la pri;re et la pri;re grandit dans la vie des gens et Dieu occupe alors plus de place dans les c;urs. C’est beau.
Ensuite, je me rendis ; Banneux pour l’eau que j’utilise pour la cuisine, pour alimenter mon balai ; vapeurs. L’eau de ma ville est impropre ; l’une comme ; l’autre fin. L; aussi, je priai. En passant ; c;t; de la chapelle, une intense fragrance florale parvint ; mes narines et me saisit d’un sentiment de puret;. Cette odeur n’;tait pas naturelle, mais rappelait l’encens. Or, personne ne br;lait d’encens.
Je continuai la route et regagnai le logis en paix.
Un jour sans douleurs, sans angoisse dans une vie sans air, sans horizon, sans ;glise, c’est rafra;chissant.
Cela dit, je suis toujours p;cheur.
 


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