Naivete, beaute, verite...

A toi - le poete des hauteurs, l'esthete "bienheureux"
Tel un oiseau, qui chante l'Eglise, les oeuvres de Dieu
Voyant partout, en tout temps, la beaute, ingenue, sans fiel
La-haut, sur tes cimes, le bec toujours tourne vers le Ciel

T'arrive-t-il a travers ton feuillage de regarder plus bas?
Afin de savoir reellement ce qui se passe autour de toi?

Repete-tu ta lecon tel un perroquet sans cervelle?
Ou as-tu peur de perdre ta si belle ritournelle?

Oui, car sans ton charmant cui-cui,
Niais, plaisant, qui te plait tant,
Qui te remarquerait - toi, si petit?
Sinon ceux qui te marquent le temps

Nous vivons une epoque bien singuliere ...
Eblouis par le derriere rose d'une autruche,
La tete enfouie a quelques pieds sous terre ...
Nous prenant vraiment pour des cruches!

Sans vouloir verser dans le tragique,
A quoi rime cette simiesque mimique?

Tu piailles, chantes quand le monde crie: "Au feu!"
Et te voila, moinillon, bien gai, gras, tout joyeux!


Ouvre les yeux ...

Les tambours et les disputes de nos patriarches, de nos oints,
Qui avides resonnent dans la vaine caisse du monde en declin,

Les voix qui dissonnent en choeur sur la meme doctrine,
Casse-tete pour la raison: "Au secours! A moi, l'aspirine!"

Les pretres, comme des trains mais plus "velo", charges, pedalent, passent a grande vitesse
Du passe au suivant, au futur, coeur et memoire absents du moment, et grince la justesse

Lieu unique de rencontre devant le Sauveur, dialogue eclaire - la confession,
Express, deconnectee, laisse dans le coeur abime en sueurs: solitude, confusion


De surcroit ...


Que d'efforts pour plonger dans les profondeurs de son etre,
Et d'y trouver tant de peines, blessures, peches - epouvante!

Que d'efforts pour marcher parmi les cadavres de notre ere,
Toujours crier a Dieu: "Pardon! A l'aide!" pour etre releve

Que d'efforts dans ce monde en confusion, sable mouvant, hypocrite
Ou de lachete l'humilite se marie, accouche, muette, de conjonctivite

Se defaire des liens, des oeillets, parler pour demeurer droit
Et se taire ... humilies, rejetes, ignores, tout en gardant la foi

Oui, daigne voir cela ...
Aimer, ce n'est pas se cacher la tete dans le sable, mais essayer de voir, de mieux comprendre pour aimer vraiment, clairement.

Il faut bien du courage au chercheur de Dieu pour continuer sa quete; comme il en faut aussi beaucoup au croyant: faire taire ce vacarme en son coeur, continuer de prendre le chemin de l'eglise - prier, lutter, se confesser, communier et vivre.
 

C'est dans ce creuset de feu, refroidi par les larmes que nait la veritable beaute
Purifiee de la boue, blessures et peches, digne, drappee de lumiere - glorieuse Verite
Et pas dans le delire deletere sur la perfection des clercs humains, divises, divinises

 
La beaute ne sauvera pas le monde si l'homme n'abandonne pas la fausse candeur ...
La naivete qui rend aveugle et qui mene a encore plus de stupidite, de malheurs ...
Qui nous empeche de voir le mensonge, l'orgueil qui se cache en nos coeurs


Nous ne sommes pas mieux que les non-croyants. Ils ont l'excuse de ne pas savoir.
Nous prions Dieu a travers des icones que nous pouvons embrasser, et non de hautes statues ou des vestales aux pieds d'estale, qui nous toisent ou nous perdent de vue ... Je vous en prie, tous, redescendons ...


Cependant, dans notre Eglise desacordee ...


Parfois, par grace, quelque chose se produit
Mystere sur terre, une secrete  alchimie opere 
Travail de foi, scrute, agit, et nous eblouit ...

Oui ...

L'ame, jadis prisonniere, mais desincarnee,
Des desirs, peches, de la lourdeur charnelle,
Peut, colombe blanche, enfin libre - s'envoler
La-Haut! Dans l'ether pure - ocean azur du Ciel!

Alors ...

Tel un nuage, comme une hirondelle,
Y puise au passage des perles de vie,
Voltige sur terre, caresse des ailes,
Par les paysages, les coeurs meurtris


Oui! Chez nous naissent encore des Saints ...


Aux naifs et a moi-meme



 




 


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