Пьяный корабль. А. Рембо

(отрывок)
Мой путь лежит по водам равнодушным
В чащобах леса  спят мои собратья
На размалеванных столбах
Туземцы с воем
Им сотворили  христианское распятье

Вниз по реке , вдоль берегов размытых
Я взглядом провожал суда с товаром
Английской шерстью и зерном набитых
Я , варвар, не завидовал навару

Удары молота..
то волны бились в днище
Зимой порой так не штормит
Как щепу.
Несло меня , глухим ребенком был я
Безмозглой был игрушкой для стихии


Торжествовали молнии на небе,
Как пробка легок, танцевал в пучине
, что так поди покойники не пляшут
В полночный час на собственных могилах
Я десять суток путал дни с ночами
Глаза прозрели и теперь мне больше
Не надобны не фонари  ни звезды


В трюм корабля
Волна зеленой гостьей
Вломилась очищая и снося
От винных пятен  отмывая кости
И якорь в море быстро  унося

Разламывая  лодку как  лепешку
Вой ветра, что церковный был хорал

Вкусней, чем яблоки подростку
Были доски..
Зубам , что судоржно хватались за штурвал

Но страх не вечен, под покровом звездным,
Я плыл? Тонул? Но млечному пути так безразлично,
есть ли в легких моих воздух,
Как мне плевать к какому дну идти..



A.Rimbaud. Le Bateau Ivre

Comme je descendais des Fleuves impassibles,
Je ne me sentis plus guide par les haleurs:
Des Peaux-Rouges criards les avaient pris pour cibles,
Les ayant cloues nus aux poteaux de couleurs.

J’etais insoucieux de tous les equipages
Porteur de bles flamands ou de cotons anglais.
Quand avec mes haleurs ont fini ces tapages,
Les Fleuves m’ont laisse descendre ou je voulais.

Dans les clapotements furieux des marees,
Moi, l’autre hiver, plus sourd que les cerveaux d’enfants,
Je courus! Et les Penisules demarrees
N’ont pas subi tohu-bohus plus triomphants

La tampete a beni mes eveils maritimes.
Plus leger qu’un bouchon j’ai danse sur les flots
Qu’on appelle rouleurs eternels de victimes,
Dix nuits, sans regretter l’oeil niasis des falots!

Plus douce qu’aux enfants la chair des pommes sures,
L’eau verte penetra ma coque de sapin
Et des taches de vins bleus et des vomissures
Ma lava, dispersant gouvernial et grappin.

Et des lors, je me suis baigne dans le Poeme
De la Mer, infuse d’astres, et lactescent,
Devorant les azurs verts; ou, flottasion bleme
Et ravie, un noye pensif parfois descend;

Ou, teignant tout a coup les bleuites, delires
Et rhythmes lents sous les rutilements du jour,
Plus fortes que l’alcool, plus vastes que nos lyres,
Fermentent les rousseurs ameres de l’amour!

Je sais les cieux crevant en eclairs, et les trombes
Et les ressacs et les courants: je sais le soir,
L’Aube exaltee ainsi qu’un peuple de colombes,
Et j’ai vu quelquefois ce que l’homme a cru voir!

J’ai vu le soleil bas, tache d’horreurs mystiques.
Illuminant de longs figements violets,
Pareils a des acteurs de drames tres antiques
Les flots roulant au loin leurs frissons de volets!

J’ai reve la nuit verte aux neiges eblouies,
Baiser montant aux yeux des mers avec lenteurs,
La circulation des seves invouies,
Et l’eveil jaune et bleu des phosphores chanteurs!

J’ai suivi, des mois plenis, pareille aux vacheries
Hysteriques, la houle a l’assaut des recifs,
Sans songer que les pieds lumineux des Maries
Pussent forcer le mufle aux Oceans poussifs!

J’ai heurte, savez-vous, d’incroyables Florides
Melant aux fleurs des yeux de pantheres a peaux
D’hommes! Des arcs-en-ciel tendus comme des brides
Sous l’horizon des mers, a de glauques troupeaux!

J’ai vu fermenter les marais enormes, nasses
Ou pourrit dans les joncs tout un Leviathan!
Des ecroulements d’eaux au milieu des bonaces,
Et les lointains vers les gouffres cataractant!

Glaciers, soleils d’argent, flots nacreux, cieux de braises!
Echouages hideux au fond des golfes bruns
Ou les serpents geants devores des punaises
Choient, des arbes tordus, avec de noirs parfums!

J’auras voulu montrer aux enfants ces dorades
Du flot bleu, ces poissons d’or, ces poissons chantants.
— Des ecumes de fleurs ont berce mes derades
Et d’ineffables vents m’ont aile par instants.

Parfois, martyr lasse des poles et des zones,
La mer dont le sanglot faisait mon roulis doux
Montait vers moi ses fleurs d’ombre aux ventouses jaunes
Et je restais, ainsi qu’une femme a genoux...

Presque ile, ballotant sur mes bords les querelles
Et les fientes d’oiseaux clabaudeurs aux yeux blonds.
Et je voguais, lorsqu’a travers mes liens freles
Des noyes descendaient dormir, a reculons!

Or moi, bateau perdu sous les cheveux des anses,
Jete par l’ouragan dans l’ether sans oiseau,
Moi dont les Monitors et les voiliers des Hanses
N’auraient pas repeche la carcasse ivre d’eau;

Libre, fumant, monte de brumes violettes,
Moi qui trouais le ciel rougeoyant comme un mur
Qui porte, confiture exquise aux bons poetes,
Des lichens de soleil et des morves d’azur;

Qui courais, tache de lunules electriques,
Planche folle, escorte des hippocampes noirs,
Quand les juillets faisaient crouler a coups de triques
Les cieux ultramarins aux ardents entonnoirs;

Moi qui tremblais, sentant geindre a cinquante lieues
Le rut des Behemots et les Maelstroms epais,
Fileur eternel des immobilites bleues,
Je regrette l’Europe aux anciens parapets!

J’ai vu des archipels sideraux! et des iles
Dont les cieux delirants sont ouverts au vogueur:
— Est-ce en ces nuits sans fonds que tu dors et t’exiles,
Million d’oiseaux d’or, o future Vigueur!

Mais, vrai, j’ai trop pleure! Les Aubes sont navrantes.
Toute lune est atroce et tout soleil amer:
L’acre amour m’a gonfle de torpeurs enivrantes.
O que ma quille eclate! O que j’aille a la mer!

Si je desire une eau d’Europe, c’est la flache
Noire et froide ou vers le crepuscule embaume
Un enfant accroupi plein de tristesses, lache
Un bateаu frele comme un papillon de mai.

Je ne puis plus, baigne de vos languers, o lames,
Enlever leur sillage aux porteurs de cotons,
Ni traverser l’orgueil des drapeaux et des flammes,
Ni nager sous les yeux horribles des pontons.


Рецензии
И Этот Перевод Воспринимаю
Как СВОЁ...
С Теплом!

Александр Анатольевич Капранов   16.10.2010 00:40     Заявить о нарушении
Благодарбю Вас за Тепло Александр!!!!!!Оно пригодится... а то с нашим паровым отоплением..))))))
Заходите!Всегда рада Вам

Тереза Славович   17.10.2010 03:28   Заявить о нарушении
На это произведение написаны 4 рецензии, здесь отображается последняя, остальные - в полном списке.