Me bruler les pointes des levres

Ксения Антропова
Me bruler les pointes des levres
Pour glisser sur la vague de l’oubli.
Et sculpter ce bonheur des orfevres
Sans solder la totale hysterie.

M’enfoncer cette seringue de dengue
Pour souffrir d’une douce maladie,
Qui descend comme une balle de flingue –
D’un coup sec et sans frenesie.

Et trembler par secousses desastreuses,
Comme un chien, paume de l’hiver.
Arpenter toutes les voies sinueuses
Du summum toxique du Travers.

Quelle faiblesse des runes protectrices,
calcinees par l’eclipse des cils.
Une balafre, que laissent les novices,
Tanne la peau du sens futile.

Me hisser sur les bouts des orteils,
m’ecrouler comme un arbre fauche.
Et faire feu ! Le trac en eveil :
De m’payer un coeur-ricochet.
30/07/2012